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Aux origines du CARA : de la Renaissance B aux Aiglons (1951-1963)

L'histoire du Club Athlétique Renaissance Aiglons (CARA) commence bien avant son sacre africain. Elle prend racine dans les ruelles poussiéreuses de Poto-Poto, quartier populaire de Brazzaville, où des jeunes passionnés de football décident de tracer leur propre chemin. Entre héritage, rébellion et créativité, la naissance du CARA est une véritable leçon d'indépendance et de détermination.


La Renaissance B : une équipe d'écoliers

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'École Saint-Vincent de Poto-Poto, dirigée par des missionnaires catholiques, devient un vivier de talents.
Les élèves forment une équipe qui attire rapidement l'attention des prêtres et des dirigeants de la grande Renaissance A, club phare du quartier.
Cette équipe prend le nom de Renaissance B et adopte les couleurs jaune et bleu de ses aînés.

Sous la tutelle des missionnaires et des doyens de la Renaissance A, les jeunes joueurs comme Mbouma Baratte, Elouma Anderson, Babackas Edouard, Odet Jean dit Ekwaka, Augustin Nzoï Mbeke, Joseph Mobenga "la loi", Otounga s'affirment rapidement. Mais cette tutelle devient vite pesante.


Le divorce générationnel

Les tensions apparaissent lors de compétitions locales :

  • En 1951-1952, la Renaissance B remporte le championnat de promotion et accède à la première division.
  • Lors de la Coupe des Scouts, un pénalty contesté offert à la Renaissance A prive la Renaissance B d'un trophée mérité.
  • En finale de la Coupe Mgr Augouard, la trahison du gardien Etoutou, prêté par la Renaissance A, provoque une lourde défaite.

Ces injustices déclenchent un sentiment de frustration et un désir d'indépendance.
En 1952, les jeunes déposent symboliquement leurs maillots bleu et jaune à la ligue, annonçant la création d'un club autonome : la Renaissance tout court.


Une nouvelle identité

La Renaissance indépendante se forge une identité propre :

  • Ambiance bon copain : fraternité et solidarité entre joueurs.
  • Discipline de fer : rigueur dans l'entraînement et le comportement.
  • Résilience : malgré le manque de moyens financiers, l'équipe s'impose comme un acteur majeur du football brazzavillois.

Ce nouvel état d'esprit attire de nombreux sympathisants et pose les bases d'un club populaire.


1962 : naissance du CARA

En février 1962, la Renaissance change de nom pour devenir le Club Athlétique Renaissance Aiglons (CARA).
Ce choix s'inspire de la chanson à succès "Kara-Kara" et de l'OGC Nice, surnommé "les Aiglons", dont le style flamboyant séduit les jeunes congolais.

Le club adopte les couleurs rouge et noir, symboles de combativité et de passion.
C'est le début d'une nouvelle ère, marquée par une ambition claire : s'imposer comme l'un des plus grands clubs du Congo et d'Afrique.

Équipe CARA 1962

L'équipe CARA de 1962 lors du match historique contre l'ASEC ABIDJAN. On y retrouve les visages de ceux qui ont incarné cette nouvelle identité : MATOKO, MOBANI, MATONDO, ATORO, MOULELE, TATY, MAYANDA Fortuné, le Président DIMANA KANZA B, AMBARA, MAKOUANA 2, FOUKA Baby, et MAKOUANA 1.


Héritage des origines

La naissance du CARA illustre plusieurs valeurs fondatrices :

  • Indépendance : refuser la tutelle des aînés pour tracer sa propre voie.
  • Créativité : inventer une identité unique, inspirée mais originale.
  • Discipline et solidarité : clés de la réussite collective.
  • Ambition : viser haut, dès les premiers pas.

Message aux jeunes générations

L'histoire des origines du CARA rappelle que les grandes aventures naissent souvent d'un acte de courage.
En osant rompre avec leurs aînés, les jeunes de Poto-Poto ont créé un club qui allait marquer l'histoire du football africain.
Aujourd'hui, cet héritage invite chaque nouvelle génération d'Aiglons à croire en sa capacité de renaître, innover et conquérir.